La Laïcité: la comprendre et l’enseigner

Tome 1: Définir la Laïcité
Tome 2 : La Laïcité à l’œuvre
Tome 3 : La Laïcité à l’usage des éducateurs

Préface

L’objectif  ambitieux de ce travail est de mettre à la disposition des personnels de l’Éducation   Nationale, des étudiants de l’Université, des formateurs et acteurs du monde associatif, les outils conceptuels et pédagogiques nécessaires à une meilleure appropriation du principe et des valeurs de la laïcité.

La   démarche reprend l’esprit de la création de l’outil qu’a initié et exprimé l’OLPA dans la charte de ses fondateurs : « Après des siècles de guerres, de persécutions, de massacres et de spoliation au nom du divin, les Français ont choisi d’établir une République laïque dont l’État est le garant. »

L’enjeu   de la « laïcité », que nous estimons à vocation « universalisante », écarte   tout ce qui peut séparer les hommes et les nations au bénéfice de tout ce qui   peut les réunir, le bien commun et le vivre ensemble.

L’ouvrage dans sa globalité comprend 700 pages. Nous n’avons aucune prétention à l’exhaustivité et sommes prêts à assumer certains silences. Afin d’en faciliter la consultation, nous avons pris le parti de répartir les contenus en trois volumes.

Tome 1 : « Vers une définition de la laïcité ».

À  défaut de donner une définition «officielle» de la laïcité, il nous a semblé plus opportun d’interroger l’histoire de son émergence dans le domaine public et de son aboutissement juridique à la loi de 1905. Nous avons donc souhaité dégager les éléments fondamentaux, d’ordre à la fois politique, juridique et philosophique, qui sont à la source de cet idéal « révolutionnaire ».

Tome 2 : « La laïcité à l’œuvre »

présente – dans une première partie intitulée « La laïcité dans les institutions » – des documents significatifs permettant de comprendre les enjeux d’une laïcité « au quotidien » et de définir plus rigoureusement les domaines de mise en œuvre de la loi en distinguant, entre autres, « l’espace public », tels que l’école, l’hôpital, les communes, et plus globalement les services publics, et « l’espace privé », tel que le monde de l’entreprise.

Dans une deuxième partie intitulée « Les combats de la laïcité », nous abordons les limites et remises en cause de la laïcité, tout particulièrement dans certains domaines où son application reste défaillante, et qui concernent tout particulièrement l’école, la science, l’émancipation des femmes et le monde du travail.

Tome 3 : « La laïcité à l’usage des éducateurs ».

En  cette période de crise économique, de mouvements sociaux, de conflits ethniques et religieux, nous sommes résolument pour un investissement dans « un apprentissage militant » de la laïcité. C’est la raison d’être non seulement des deux premiers tomes, mais plus particulièrement du troisième qui se propose de mettre à la disposition des formateurs, des éducateurs, des enseignants, les outils pédagogiques susceptibles de favoriser l’appropriation des principes ou des valeurs de la laïcité, notamment les fondamentaux : la liberté de conscience et l’esprit critique, et cela dans les différents domaines disciplinaires que sont l’histoire, la philosophie, le droit, la littérature, les sciences et les arts.

Nous espérons :

– que ce travail suscitera un approfondissement, voire un nouveau regard sur la laïcité, en particulier dans cette histoire contemporaine qui est la nôtre et qu’il nous faut poursuivre ;

– qu’une meilleure compréhension de ce qu’est la laïcité favorisera l’esprit critique sur les savoirs concernant l’histoire, le social, son histoire, ses idéologies qui l’accompagnent ;

– que chaque citoyen ou futur citoyen de la Planète pourra enrichir, grâce à la laïcité, ses capacités personnelles et collectives de jugement et d’organisation.

Le chemin a été tracé et même balisé jusqu’à nous depuis 1905, mais il reste à le prolonger, à le relancer, à l’amplifier car rien n’est jamais acquis, comme le dit poétiquement Antonio Machado si souvent cité par Edgar Morin :

« Caminante, no hay camino. Se hace camino al  andar »  *.

En d’autres termes, c’est la marche qui fait le chemin. Les principes humanistes nourrissant la loi ci-dessus évoquée sont déjà là, mais ils doivent rester vivants et donc productifs, inventifs, fertiles, généreux, pour parvenir, encore et toujours, à protéger nos fragiles sociétés contemporaines contre  leurs propres pulsions d’intolérance, de dogmatisme, d’exclusivisme, de sectarisme, et de fanatisme dont l’humanité est accablée depuis trop longtemps.

 *- Voyageur, il n’y a pas de chemin. Le chemin se fait en marchant.

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