2005- Laïcité ou guerre des Dieux- Henri PENA RUIZ

Laïcité ou guerre des Dieux, l’heure du choix

Henri Pena-Ruiz

Conférence du 11 juin 2005. Salle des Etats de Provence- Aix en Provence

Photos HPR 11 06 05 003 (2)

Compte-rendu de la conférence
Compte-rendu du débat

Intervention d’André ABEILLE Président d’honneur de l’OLPA

La Rose et le Réséda

À Gabriel Péri et Honoré d’Estienne d’Orves  comme à Guy Moquet et Gilbert Dru

Henri PENA RUIZ, en conclusion de sa conférence :  » Ce poème de Louis Aragon  a été dédié à deux résistants catholiques fusillés par les Allemands et à deux résistants athées, humanistes athées, fusillés par les Allemands: « La rose et le réséda » Vous noterez au passage la symbolique, l’oiseau qui vole au ras du sol et l’oiseau qui vole à la verticale est toujours dans la symbolique de la verticalité, de la relation au ciel et à Dieu et de l’horizontalité qui est la relation aux hommes dans l’humanisme, Aragon a trouvé aussi toute une symbolique pour exprimer l’union des croyants, verticalité de la transcendance des croyances et des athées, horizontalité de l’immanence et il y a toute cette symbolique qui se déploie dans le poème. Je n’en dis pas plus et je vous promets qu’à la fin du poème, je me tairai et je vous donnerai la parole. »

Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l’échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Qu’importe comment s’appelle Cette clarté sur leur pas Que l’un fût de la chapelle Et l’autre s’y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du cœur des bras Et tous les deux disaient qu’elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au cœur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l’un chancelle L’autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l’autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Un rebelle est un rebelle Nos sanglots font un seul glas Et quand vient l’aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Répétant le nom de celle Qu’aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu’il aima Pour qu’à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas L’un court et l’autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L’alouette et l’hirondelleLa rose et le réséda.Louis Aragon

 

 

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