Formation à la laïcité des agents publics

Formation à la Laïcité des agents publics

Collectif laïque national – Communiqué – juillet 2021
Formation à la laïcité des agents publics : encore des lacunes
Le Collectif laïque national a pris connaissance des rapports récemment commandés par le
Gouvernement sur la formation à la laïcité des agents publics (rapport Besnard-de Mecquenhem),
notamment dans l’enseignement (rapport Obin).
Le Collectif s’est félicité de la teneur de ces rapports ; ils marquent une prise de conscience, certes
tardive, mais salutaire.
Le Collectif note avec satisfaction qu’il est proposé un effort massif de formation, initiale et continue,
à destination de tous les agents publics, y compris ceux concourant à l’enseignement primaire et
secondaire. Cet objectif quadriennal doit reposer sur un « socle universel » de formation constituant
un référentiel commun ; le Collectif rappelle qu’il s’agit d’une revendication qu’il n’a cessé
d’exprimer dans ses rapports annuels.
Le Collectif souhaite cependant exprimer ses très fortes réserves sur les points ci-dessous :
– Il est particulièrement regrettable que le champ des rapports demandés par le
Gouvernement n’ait pas inclus l’enseignement supérieur et l’ensemble des personnels qui y
concourent. Cette lacune est d’autant plus incompréhensible que l’Université est
actuellement l’enjeu de tensions idéologico-politiques extrêmement fortes, directement en
lien avec la laïcité. Or l’enseignement supérieur joue un rôle essentiel dans la formation
initiale et continue des enseignants.
– Il y a lieu de s’interroger sur le contenu du socle commun. En effet, le rapport Besnard-de
Mecquenhem se réfère uniquement à feu l’Observatoire de la Laïcité et à une plaquette du
Conseil des Sages de l’éducation nationale de janvier dernier. Le Collectif rappelle qu’il a
constamment dénoncé un certain nombre de dérives de l’Observatoire ; il se réserve par
ailleurs la possibilité d’examiner de manière approfondie cette plaquette du Conseil des
Sages.
– Le Collectif remarque que, parmi les textes juridiques fondamentaux figurant au référentiel
du socle commun, ne sont pas citées la Convention européenne de sauvegarde des droits de
l’Homme et des libertés fondamentales du Conseil de l’Europe, ainsi que la Charte des Droits
fondamentaux de l’Union européenne.
– Quant aux opérateurs de formation, le Collectif estime que le « principe de laïcité »
proprement dit repose sur une définition juridique, historique, et philosophique qui ne peut
varier au gré des formateurs.
Ainsi, il note, parmi les quatre candidats identifiés comme opérateurs, la présence
d’organismes aux orientations problématiques, dont certains promeuvent davantage le fait
religieux et l’interconvictionnalité que la laïcité.
Enfin, le Collectif exercera la plus grande vigilance à l’égard de la mise en œuvre effective des
annonces faites par le Gouvernement pour donner suite à ces rapports, notamment en ce qui
concerne l’élaboration des contenus adéquats, la mise à disposition de moyens suffisants,
l’évaluation des actions et leur continuité dans le temps.

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